Trop vieux, mon casque ? Tiens, c'est vrai que cela fait un certain temps que je le porte, celui-là... La durée de vie d'un casque de moto est d'environ cinq ans, selon Thomas, vendeur à la Centrale du Casque, magasin parisien spécialiste en couvre-chefs pour motards depuis plus de trente-cinq ans. Une information à connaître, parmi tant d'autres... Voici donc tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les casques.
ll existe trois types de casques: 1. le jet, léger mais peu protecteur, 2. l'intégral, offrant une bien meilleure protection, mais peu apprécié en ville, 3. le modulable. C'est un intégral dont la face avant se relève. Un modèle tout en un qui cumule les avantages des deux catégories citées auparavant, mais avec souvent l'inconvénient d'un poids plus élevé.
On ne plaisante pas avec l'homologation
Ces dernières années, c’est surtout au niveau des accessoires que les casques ont le plus progressé. Double écran anti-buée, pare-soleil intégré, protection anti-bruit et garniture de mousse entièrement lavable rendent plus agréable l'utilisation de cet accessoire indispensable à notre sécurité. Avant tout achat, il est impératif de s’assurer que le casque est bel et bien ho-mo-lo-gué! La norme française en vigueur porte l’appellation «E 2205» inscrite sur une étiquette à l’intérieur du casque. En cas d’accident, un assureur peut refuser l’indemnisation d’une victime dont le casque ne mentionne pas cette homologation. Aux USA et en Asie, les garnitures intérieures sont différentes. Coté morphologie, nous ne sommes pas tous égaux !
Essayez-le !
Selon Thomas, on peut acquérir à partir de 150 euros un casque intégral de bonne qualité. Ensuite, tout est question de confort, de bruit et de légèreté. Des caractéristiques qui font très vite grimper les prix jusqu'à dépasser les 600 euros pour les modèles haut de gamme en fibre de verre. Une matière plus légère que le polycarbonate, mais également plus onéreuse. Choisir une marque, c’est éviter les mauvaises surprises tout en bénéficiant d’un bon service après-vente. « Même si on connaît son tour de tête, il est impératif d’essayer son futur casque, car les tailles diffèrent en fonction des fabricants », reprend le spécialiste. Le casque ne doit jamais serrer le haut de la tête, avec cette désagréable sensation de barre sur le front. Si la taille n'est pas adaptée, la gêne ne disparaîtra pas à l'usage car à l’intérieur, le polystyrène qui entoure le crâne ne se tasse jamais. En revanche, si cela serre un peu au niveau des joues, c’est normal, les protections composées de mousse se réduisent à l'usage, en s'adaptant à notre morphologie. Sur les casques haut de gamme, on peut même choisir l’épaisseur de la garniture intérieure pour un réglage encore plus précis.
Priorité à la sécurité
Malgré les idées reçues, le système d’attache idéal est la « Boucle Double D » Deux petits anneaux en forme de lettre D dans lesquels on passe la sangle du casque permettant ainsi un serrage optimum. C’est d’ailleurs le seul système homologué en compétition. Attention également aux visières « fumée noire » ou « aspect iridium ». Interdites sur route, elles sont réservées aux circuits ! A partir de 2009, il faudra même présenter une licence pour en obtenir un exemplaire.
Autre sujet abordé avec le spécialiste : le look. Pas important selon lui comparé à la sécurité et le confort. Si vous vous décidez pour un casque type jet, en argumentant « C’est juste pour la ville » ou bien « pour mon épouse qui m’accompagne de temps en temps», sachez que ce n’est pas à la distance parcourue ni à la durée du trajet que se juge la gravité d’un choc. C’est ce que confirme Thomas Schouman, chirurgien et chef de clinique assistant au service « Stomatologie-Chirurgie Maxillo Faciale » de la pitié Salpêtrière à Paris. C’est ici que beaucoup de motards franciliens sont orientés après un accident de la route. « Les blessures vont de la simple contusion aux fracas multiples de la face et traumatismes crâniens graves. Une fracture de la mâchoire inférieure, c’est dans le meilleur des cas un mois au minimum d’incapacité de travail et six semaines avant de pouvoir recommencer à manger normalement. Ensuite, il faut compter trois à quatre mois de rééducation afin de récuper un état normal ».
Ce praticien est lui-même un utilisateur quotidien de deux-roues. Il s’est fait renverser tout récemment par une voiture, un accident heureusement sans gravité. Sur le type de casque à choisir, le médecin spécialiste possède un point de vue bien arrêté : « Même pour quelques centaines de mètres, je ne conçois pas de rouler avec autre chose qu’un casque intégral ! » Vu son expérience, on peut lui faire confiance. Il vient d’ailleurs de me convaincre définitivement...
Jean-Marc Navarro
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