J'ai croisé dernièrement Jean-Pierre Castaldi. En pur passionné de deux-roues, le comédien roule au quotidien sur une 1800 GoldWing. Quand on commence à discuter moto, Jean-Pierre part très vite dans les tours, surtout lorsqu'il évoque les difficultés de circulation dans Paris...! Il m'a reçu dans son appartement de l'ouest parisien. Et m'a confié, entre deux cafés, ses souvenirs de motard...
Jean-Pierre, à quel âge as-tu découvert la moto ?
Tout bébé, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien calé sur la selle de la Matchless britannique de mon père, je voyageais installé entre mes parents. C'est un souvenir historique ! Ensuite, est venue l'Algérie, avec la voiture Panhard de mon oncle... Puis ma toute première voiture, une splendide Delahaye à pédales d'un rouge étincelant. Ce n'est pas une moto, mais en la découvrant, j'ai prononcé mes premiers mots : « Elle est belle la voiture ! » Ensuite, départ pour l'Argentine, toujours pas de deux-roues, mais je découvre l'aventure sur un cheval au galop. Cela y ressemble un peu quand même...
C'était un rêve d'adolescent ?
Ca a commencé à Sèvres (Hauts-de-Seine) à l'âge de 14 ans. Je jouais au foot avec les ouvriers de l'usine Renault. À la fin des parties, j'empruntais la Mobylette d'un copain. Elle était équipée d'une selle double, un must pour emmener les filles. C'est à ce moment-là que je me suis mis à rêver de moto... Et à en avoir carrément marre du train de 7 heures qui m'emmenait à l'école, dans le Ve arrondissement. Cette Mobylette, j'en ai rêvé pendant plus de deux ans, mes parents n'ont jamais cédé pour m'en acheter une.
Cela n'a pas été trop dur d'attendre ?
Si, mais pour patienter, je piquais la voiture de mon père... Une Hillman décapotable. J'avais même fait un double des clés ! Pour ne pas me faire pincer, je refaisais le plein à chaque utilisation. Sauf que c'est justement à cause de cette attention, que mon père s'en est aperçu. Le niveau d'essence ne baissait presque jamais malgré son double carbu !
À quel âge as-tu eu ton premier deux-roues ?
À 18 ans, je me suis acheté une Vespa. Mais sa tenue de route me faisait tellement peur que je ne l'ai pas gardée longtemps. Après des études en commerce international, j'ai suivi des cours de théâtre. Je n'avais pas beaucoup de moyens, alors pas question de penser à la moto. Cela m'est revenu un peu plus tard, quand je suis devenu acteur professionnel.
Quel modèle as-tu acheté ?
Une... Fiat 500 ! Achetée avec Catherine Allégret, ma première épouse (NDLR : la fille d' Yves Montand et de Simone Signoret) afin de pouvoir transporter Benjamin, notre premier enfant. Désolé, je n'ai pas de photo, le week-end, chez Yves Montand, on évitait de sortir un appareil !
Jean-Pierre, je parlais moto...
Une 125 CB Honda achetée chez Japauto, avenue de la Grande Armée à Paris. Mais au bout de quelques centaines de kilomètres, je trouvais qu'elle n'avançait pas assez vite. Alors je suis retourné au magasin pour acheté une 250. Finalement, je suis reparti avec une 350 CB gris métal. Mais cette fois derrière un copain, car je ne passais le permis que la semaine suivante. J'étais sûr de l'avoir ! Une fois le papier rose en poche, je me suis régalé avec cette machine.
Pas d'accident ?
Une glissade survenue avec cette 350 justement, sur le pont de Suresnes. En raison du risque d'accident, les acteurs n'avaient pas le droit de se rendre au théâtre à moto. Depuis, cela a un peu changé, mais à l'époque, je me cachais pour continuer à rouler.
Es-tu un motard prudent ?
Bien sûr, je suis très attaché à la sécurité. J'ai d'ailleurs imposé à mon fils Giovani d'effectuer trois stages de pilotage avant de conduire son scooter. La maîtrise d'un véhicule est pour moi primordiale. Après un accident, tu apprends encore plus à respecter la moto. Je suis terrorisé à l'idée de subir une casse mécanique à grande vitesse. Bien sûr, si j'avais vingt ans de moins, j'irais chercher un peu plus mes limites, mais à mon âge, on n'a plus besoin de cela pour se faire plaisir.
Tu as l'air d'apprécier les japonaises...
J'aime les Honda. Après la 350, j'ai craqué pour la 500 CB. Le vendeur, toujours le même, voulait me refiler cette fois la 4 pattes, une 750 CB Four ! Au début, je n'ai pas cédé. Mais rapidement déçu par cette nouvelle machine, je suis finalement passé à la 750. Le vendeur avait raison. Côté «moto verte», j'ai écumé toutes les forêts d'Ile-de-France avec un Transalp. Mais un automobiliste distrait me l'a mise en miettes sur les pavés de la place de l'Étoile. C'est à ce moment-là que j'ai découvert l'univers BMW. Une moto qui me faisait rêver depuis longtemps. Je m'en suis alors payé quelques-unes. J'ai particulièrement apprécié les gros Flat Twin comme le 1150 GS ou le 1200RT.
Un de tes plus beaux souvenirs à moto?
Assurément l'essai de la moto du champion du monde Olivier Jacque sur le circuit de vitesse de Donington, avant le départ du Grand Prix de Grande-Bretagne. Pouvoir piloter cette moto de compétition sur circuit, c'est un très beau cadeau et un immense souvenir. J'ai un grand respect pour les champions !
Des projets ?
Après «l'Amour foot», une pièce de Robert Lamoureux que je joue en compagnie de Popeck à partir du 21 février, j'aimerais m'échapper avec mon épouse pour un petit tour des châteaux de la Loire. Préparer également un petit « road movie à l'ancienne » et descendre dans le Midi par la route des vins et les gorges du Verdon. Des balades qu'il faudra peut-être programmer sans trop attendre. Car à partir de 2010, je serai à nouveau sur les planches pour jouer une pièce de Sacha Guitry qui s'intitule « Tu m'as sauvé la vie ».
Jean-Marc Navarro
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