Papiers, s'il vous plait !

La moto ancienne a la cote. La multiplication des salons spécialisés, bourses d'échanges et manifestations sportives en tous genres prouve l'engouement grandissant du public pour les belles d'antan. Internet est devenu un incontournable pour dénicher la machine de ses rêves. Entre deux clics de souris, il suffit d'être un peu vigilant et de savoir lire entre les lignes pour devenir collectionneur, et pas toujours à grands frais.

Tout le monde bien entendu recherche la bonne affaire, celle à ne manquer sous aucun prétexte. Economiquement, la vente de motos anciennes dépourvues de carte grise paraît plutôt séduisante. Du moins au premier abord. Le discours du vendeur est en général à peu près toujours le même : «Mon grand père a malheureusement égaré les papiers, il y a déjà bien longtemps". Jusque là, rien de malhonnête, il est en effet tout à fait légal d'acheter une épave sans papiers. Dans le monde de la collection,il est même plutôt souhaitable de trouver un modèle semblable à la moto possédée dans le but de se constituer un stock de pièces détachées. Par l'intermédiaire de la Fédération française des véhicules d'époque (F.F.V.E), il est en principe toujours possible d'obtenir une carte grise dite de collection à condition d'être en mesure de fournir l'ancienne immatriculation de la machine. Si la moto en est dépourvue, c'est une autre histoire. Certains vendeurs vont jusqu'à affirmer qu'il suffit de posséder les numéros de cadre et de moteur, pour obtenir une carte grise de collection permettant d'utiliser sa nouvelle monture sur la route. C'est faux. Sur le sujet, ladite Fédération est formelle : en l'absence de l'ancienne immatriculation du véhicule, il est impossible d'obtenir le précieux document. Fournir cette indication, à défaut de la carte grise, constitue en effet la seule possibilité pour la FFVE de connaitre l'origine d'une moto. Une garantie de plus pour éviter de réinjecter dans le circuit des vieilles pétoires à la provenance douteuse. Alors, méfiance au moment de l'achat. Un véhicule dépourvu de papiers, c'est un prix de vente au minimum divisé par deux. S'il était si facile d'obtenir une carte grise de collection pour pouvoir rouler, ne croyez-vous pas que le vendeur aurait fait la démarche depuis bien longtemps ? Que cela ne vous décourage pas pour autant. La plupart des transactions s'effectuent heureusement entre gens honnêtes et passionnés. Un conseil ? Il vaut mieux prendre contact auprès du club du modèle concerné avant de passer à l'acte. Les informations recueillies auprès des spécialites ne sont jamais superflues.

Jean-Marc Navarro