Je ne sais pas si vous avez suivi le débat ce mercredi soir sur Canal + entre le maire de Paris sortant, le PS Bertrand Delanoë, et sa challenger UMP Françoise de Panafieu. Non? Vous l'avez raté? N'ayez pas de regrets. C'était nettement moins drôle que "Bienvenue chez les Ch'tis". L'audimat devrait le confirmer. Il est vrai aussi que les deux débatteurs ne sont pas des pros de l'humour comme le duo Boon-Merad. Mais des pros de la politique. Cela suffit à relativiser. Et loin de moi l'idée de faire le jeu des populistes. En tous cas, c'était vraiment moins drôle que de voir un candidat Modem faire liste commune avec un communiste dans le sud de la France ou d'assister au spectacle entre deux finalistes de droite à Neuilly, capitale du Sarkozysme, se retrouver au tribunal pour diffamation et injure.
Il n'empêche, vous l'avez remarqué, on nous avait annoncé ce débat comme le GRAND moment de la bataille de Paris. Canal +, c'était mis sur son trente-et-un. Laurence Ferrari aussi. Souriante, blonde et un chronomètre suisse dans l'oreillette au nom du sacro-saint équilibre du temps de parole. Bref de quoi mettre la pression. Sans blague, toute proportion gardée, on n'aurait pas été étonné de voir apparaitre sur le plateau Hillary Clinton et Barack Obama! Je vous l'accorde, moi, je n'aurais pas compris grand chose si cela avait été le cas. Le problème, c'est que je n'ai pas plus compris (ou presque) de quoi il s'agissait avec le numéro du duo Panafieu-Delanoë.
Je crois qu'en un peu plus de quarante minutes, je n'ai jamais reçu en pleine figure autant de chiffres que pendant toute ma scolarité. Il en arrivait de partout! J'essayais d'en noter quelques uns sur des feuilles volantes... Un calvaire! Au bout de dix minutes, je mélangeais le nombre de logements sociaux avec celui des Rmistes. Je n'arrivais plus à diviser par sept (durée du mandat du maire sortant) et à multiplier par vingt (ou dix si vous voulez) pour obtenir la baisse effective de la pollution dans la capitale et la vitesse moyenne des véhicules. Bref, vous l' avez compris, je nageais (et pas à Paris-Plage). En plus, Laurence Ferrari, bien sûr, toujours blonde et souriante, me stressait avec son chronomètre. D'autant que lorsque les deux débatteurs ont abordé les transports en commun, moi qui n'ai pas mal au coeur en voiture, j'ai commencé à avoir des vertiges quand ils ont abordé le tram en surface, le métro en sous-sol et les navettes fluviales.
Je ne veux pas les accabler. Bien sûr, ils sont formidables. Mais, nous ont-ils donné un bon exemple du débat politique? Quand l'un dit blanc, l'autre dit noir. Et vice-versa. "J'ai vécu un camp contre camp, tout ce que l'on ne veut plus au Modem", a commenté Marielle de Sarnez, invitée après le débat sur Canal + au nom du chronomètre suisse. Elle n'avait pas vraiment tort.
B.M.
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