Bien sûr, la socialiste Lyne Cohen-Solal, irréductible adversaire de Jean Tiberi dans le V° arrondissement de Paris, ne crie pas victoire. Tiberi est coriace: en dépit de l'affaire des faux électeurs, il l'a battue trois fois aux législatives en 1997, 2002 et 2007, et a conservé son fief municipal en 2001. Conséquence: la candidate du PS est prudente. "Un sondage ne fait pas une élection", dit-elle après les résultats d'une enquête donnant sa liste en tête au second tour des municipales. Il n'empêche: cette fidèle de Pierre Mauroy, devenue en 2001 adjointe (et fan) de Bertrand Delanoë, en charge de du commerce et de l'artisanat se verrait bien le 16 mars prochain investir, place du Panthéon, ce haut lieu de la chiraquie qu'est la mairie du V°. Elle peut compter sur l'appui sans faille de Delanoë. Sentant le coup jouable, Delanoë multiplie ses apparitions dans l'arrondissement. Le 26 février, il était aux côtés de sa candidate, pour parler de l'aide aux personnes âgées. Le 12 février au soir, bousculant son agenda, il est venu la soutenir dans une obscure réunion consacrée aux acteurs culturels à la librairie Dédale, rue des Ecoles. Devant une cinquantaine d'éditeurs, libraires, galéristes, bibliothécaires et directeurs de cinémas d'arts et d'essai (une belle affluence pour l'heure et le lieu), le maire sortant a brossé les mérites de sa protégée et a incité son auditoire à faire "bouger" cet arrondissement et celui du VI° (les deux tenus par la droite), trop conformistes et frileux à son goût, pas assez iconoclastes et innovants. "Lyne peut gagner, leur lance-t-il, aidez la". Mais pas question pour le maire sortant de faire de la politique politicienne. Vulgaire, trop vulgaire à son goût. A la question d'une journaliste sur son récent tropisme pour le Modem et sa nouvelle sévérité sur les Verts, impérial il répond: "Moi, je ne négocie qu'avec les Parisiens et en aucun cas avec les partis en fonction d'enjeux tactiques.Mon seul objectif est de faire avancer Paris".
Les commentaires récents